Pentecôte, la venue du Saint-Esprit (3)

Deuxième partie : le peuple de Dieu reçoit le Saint-Esprit.

Le jour de Pentecôte est enfin venu. Sept semaines après la résurrection de Jésus, le Saint-Esprit se manifeste sur les cent vingt disciples en prière dans la chambre haute. Il ne pouvait pas choisir un moment plus symbolique : cette fête judaïque nous parle de renouvellement et d’abondance. L’avènement de l’Esprit-Saint dans le corps de Christ se matérialise par trois actions que nous nous proposons d’analyser.

Un vent impétueux :

Tout d’abord, on entend comme un bruit de tempête. Le Saint-Esprit est dans le vent. Ce n’est pas étonnant puisque l’hébreu ruach autant que le grec pneuma emploie le mot vent, souffle, pour désigner l’Esprit de Dieu. Jésus, parlant de l’Esprit-Saint, nous enseigne sur ce vent qui souffle où il veut et dont on entend le bruit (Jean 3.8).

Jésus s’adressait à Nicodème, ce docteur en théologie qui, malgré toute sa science, avouait au Seigneur son ignorance totale quant aux choses de l’Esprit : « Il faut que tu naisses de nouveau ». Cette injonction de Jésus ne peut se comprendre que dans l’Esprit de Dieu. Un de mes collègues, qui depuis quelques semaines s’est approché du Seigneur, a commencé à témoigner de sa foi auprès d’un autre collègue et lui a parlé de sa nouvelle naissance.

« Ah ! Bon ? Tu viens d’avoir un deuxième enfant ? »

Des langues de feu

Ensuite, il y a de quoi être effrayé. On aurait pu croire que la foudre avait frappé la maison. Une colonne de feu s’engouffre dans la chambre haute, puis se partage en langues de feu qui viennent se poser sur chacun des assistants, sans rien brûler.

Cette expérience nous ramène bien sûr à la prophétie de Jean-Baptiste concernant le baptême dispensé par le Seigneur.

Moi, je vous baptise d’eau, pour vous amener à la repentance ; mais celui qui vient après moi est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de porter ses souliers. Lui, il vous baptisera du Saint-Esprit et de feu.

Matthieu 3/11

Doit-on conclure de ce passage que le baptême de l’Esprit et le baptême de feu sont deux expériences distinctes ? Rien ne nous permet de l’affirmer, mais nous rencontrons quelquefois de la confusion sur ce sujet.

Je me souviens des paroles de ce vieux cantique :

« Oh ! Viens ! Esprit de Dieu, – Fais-nous sentir ta présence – Revêts-nous de ta puissance – Et baptise-nous de feu. »

Sommes-nous bien certains de vouloir être baptisés de feu ? Le feu est évidemment un symbole du Saint-Esprit, mais surtout un symbole d’épreuve, de purification et de jugement.

Ceux qui ont accepté la nouvelle naissance, dont parle Jésus à Nicodème, acceptent aussi le baptême de l’Esprit et du feu, de ce feu qui nous purifie et qui nous met à l’épreuve, ce feu du jugement divin. Il ne s’agit pas du jugement dernier, car aucun chrétien né de nouveau n’aura la mauvaise surprise d’être envoyé en enfer, mais du jugement qui déterminera notre position dans le royaume céleste.

Dans une parabole bien connue, Jésus nous parle de deux hommes qui ont construit leur maison, l’un sur le roc, l’autre sur le sable. Celui qui a construit sa maison sur le roc, nous l’avons bien compris, a fondé sa vie en Jésus-Christ et recevra de lui la vie éternelle. Quant à l’autre, il a construit la sienne sur un autre fondement : sur une religion hypocrite ou bien sur le monde. Que sa maison soit construite en paille ou en béton armé, elle ne résistera pas à la tempête du jugement. Il entrera dans l’éternité par la mauvaise porte.

L’apôtre Paul considère cette question sous un angle différent.

Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ. Or, si quelqu’un bâtit sur ce fondement avec de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, du bois, du foin, du chaume, l’œuvre de chacun sera manifestée ; car le jour la fera connaître, parce qu’elle se révélera dans le feu, et le feu éprouvera ce qu’est l’œuvre de chacun. Si l’œuvre bâtie par quelqu’un sur le fondement subsiste, il recevra une récompense. Si l’œuvre de quelqu’un est consumée, il perdra sa récompense ; pour lui, il sera sauvé, mais comme au travers du feu.

1 Corinthiens 3.11/15

Ceux qui ont construit leur maison sur le sable ont été disqualifiés dès la première manche. Restent en lice deux catégories d’architectes. Tous ont construit sur le bon fondement, qui est Jésus-Christ, mais les uns avec des matériaux précieux et solides, les autres avec des matériaux corruptibles ou inflammables. Dans ce cas, ce n’est plus le vent ni la pluie qui vont éprouver et détruire, mais le feu de l’Esprit. Celui qui aura manqué l’épreuve ne sera pas « jeté dans l’étang de feu », il conservera son salut, mais il sera sauvé in extremis, comme rescapé d’un incendie. Il passera son éternité dans un deux-pièces cuisine, alors que le Seigneur aurait souhaité lui livrer un château semblable à celui de Versailles, mais en plus grand.

Voici donc un aspect de l’œuvre du Saint-Esprit : il met en lumière la véritable consistance de notre foi.

Ils parlèrent différentes langues

La troisième manifestation du Saint-Esprit à la Pentecôte, la plus connue et la plus controversée est sans aucun doute le don accordé aux témoins de Christ de s’exprimer dans des langues qu’ils n’ont pas apprises.

Lisons à ce sujet :

Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru : en mon nom, ils chasseront les démons ; ils parleront de nouvelles langues ; ils saisiront des serpents ; s’ils boivent quelque breuvage mortel, il ne leur fera point de mal ; ils imposeront les mains aux malades, et les malades, seront guéris.

Marc 16.17/18

Nous avons un problème avec ce texte : en effet, il est absent d’un certain nombre de manuscrits fiables. Tant qu’on ne m’a pas prouvé par a + b qu’il est apocryphe, je le considère comme inspiré, mais nous devons savoir que tous les critères d’authenticité ne sont pas réunis.

C’est la seule fois, à ma connaissance, que Jésus fait allusion à la possibilité pour les chrétiens de parler des langues étrangères sans les avoir apprises.

Un jeune couple devait partir en mission pour le Burkina Faso et, s’appuyant sur ce texte, pria ainsi : « Seigneur, puisque tu nous as promis que nous parlerions de nouvelles langues, donne-nous le Dioula, s’il te pliait, afin que nous n’ayons pas besoin de l’apprendre. » Mais ils ont dû acheter la méthode Assimil comme tout le monde.

Remarquons bien qu’il s’agit ici de langues de peuples connus (xénoglossie), et non pas d’un ensemble de syllabes incohérentes (glossolalie). Des pèlerins venant de tout le pourtour méditerranéen affluaient vers le Temple. Certains avaient mal réglé leur traducteur simultané et ne comprenaient rien du tout. Pour eux, les chrétiens avaient un peu forcé sur la dive amphore et baragouinaient n’importe quoi.

Pour notre gouverne, baragouiner vient de deux mots bretons : bara gwin, qui signifient « du pain et du vin ».

D’autres témoins étaient émerveillés. Comment ces autochtones peuvent-ils proclamer de telles paroles dans notre langue maternelle ?

Que signifie ce phénomène pour le peuple de Dieu ?

Revenons aux débuts de l’histoire de l’humanité. Celle-ci ne formait qu’un seul pays, la Mésopotamie, et ne parlait qu’une langue. C’était bien plus pratique. Un jour, ils se sont lancés dans un grand projet immobilier :

Toute la terre avait une seule langue et les mêmes mots. Comme ils étaient partis de l’orient, ils trouvèrent une plaine au pays de Schinear, et ils y habitèrent. Ils se dirent l’un à l’autre : « Allons ! faisons des briques, et cuisons-les au feu. » Et la brique leur servit de pierre, et le bitume leur servit de ciment. Ils dirent encore : « Allons ! bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche au ciel, et faisons-nous un nom, afin que nous ne soyons pas dispersés sur la face de toute la terre. » L’Éternel descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils des hommes. Et l’Éternel dit : « Voici, ils forment un seul peuple et ont tous une même langue, et c’est là ce qu’ils ont entrepris ; maintenant rien ne les empêcherait de faire tout ce qu’ils auraient projeté. Allons ! descendons, et là confondons leur langage, afin qu’ils n’entendent plus la langue, les uns des autres. » Et l’Éternel les dispersa loin de là sur la face de toute la terre ; et ils cessèrent de bâtir la ville. C’est pourquoi on l’appela du nom de Babel, car c’est là que l’Éternel confondit le langage de toute la terre, et c’est de là que l’Éternel les dispersa sur la face de toute la terre.

Genèse 11.1/9

L’orgueil de l’homme, se croyant plus malin que le Créateur, a provoqué la confusion des langues et la dispersion des peuples. La confusion des langues entraîne les malentendus et les désordres. Dans ma jeunesse, j’ai perdu mes amis allemands parce que, dans une lettre à l’un d’eux, j’ai employé un mot à mauvais escient. Depuis lors, ils m’ont catalogué comme un individu infréquentable.

Remarquons que les hommes ont essayé de sauver les meubles de Babel par leurs propres moyens. C’est la raison pour laquelle tous les habitants de la planète massacrent l’anglais. Je suis d’ailleurs moi-même très mal placé pour les critiquer. C’est dans l’espoir de rassembler les peuples et d’abolir la guerre qu’on a inventé l’espéranto, et plus antérieurement, le volapük.

Seule l’humilité de Christ a pu réunir ce que l’orgueil humain a dispersé. En ce jour glorieux, les peuples ne pouvaient que célébrer ensemble les merveilles de Dieu.

Par ce moyen, le Saint-Esprit nous rappelle aussi la mission de l’Église, qui ne devra plus se limiter au pays d’Israël, mais à tous les peuples et à toutes les nations.

Jésus, s’étant approché, leur parla ainsi : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. »

Matthieu 28.18/20

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© 2021 Lilianof

Publié par Lilianof

J’avais quatorze ans lorsque m’est venu le désir de devenir écrivain. Mais après l’adolescence, j’ai décidé de ne plus écrire. Ce n’est qu’après trente ans de silence que m’est venue l’idée d’une très courte comédie : « Un drôle d’héritage ». C’était reparti ! Après avoir été facteur dans l’Eure-et-Loir, je suis installé, depuis 2013, à Vieux-Condé, où je retrouve mes racines, étant petit-fils de mineur. La Bible et Molière sont mes livres de chevet.

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