JEPHTÉ
Drame en cinq actes
Personnages :
Jephté[1]
Myriam : fille de Jephté
Galaad : père de Jephté
Lothan et
Aran : demi-frères de Jephté
Asaël : Prophète
Nazar : prêtre de Moloch
Othmar : marchand
Orem
Jéred
Zakan : villageois
Abinaël
Noam
Malek : Brigands
Baalhakim : messager du roi des Ammonites
Un petit garçon
figurants
Quand l’Éternel ton Dieu aura exterminé de devant toi les nations, vers lesquelles tu vas pour les déposséder, et que tu les auras dépossédées, et que tu habiteras dans leur pays, prends garde à toi, de peur que tu ne tombes dans le piège en les suivant, quand elles auront été détruites de devant toi, et que tu ne recherches leurs dieux, en disant : Comment ces nations servaient-elles leurs dieux ? que je fasse de même, moi aussi.
Tu n’agiras point ainsi à l’égard de l’Éternel ton Dieu ; car elles ont fait à leurs dieux tout ce qui est en abomination à l’Éternel, et qu’il déteste ; et même elles ont brûlé au feu leurs fils et leurs filles en l’honneur de leurs dieux.
Deutéronome 12.29/31
Note de l’auteur
L’épisode biblique de la fille de Jephté donne du fil à retordre à bien des exégètes. Il nous paraît difficile d’admettre que Jephté, ou Jephthé, qui obéissait à Dieu, ait pu offrir un sacrifice humain alors que la loi l’interdit de façon péremptoire. On a essayé d’interpréter l’événement de façon détournée : la jeune fille n’aurait pas été sacrifiée, mais consacrée, comme le fut plus tard le jeune Samuel. Cependant, une herméneutique honnête nous permet difficilement d’admettre cette explication. Les Juges vivaient à une époque enténébrée que notre XXIe siècle n’a pas à lui envier. L’ignorance de la parole divine, même parmi ceux qui étaient censés la défendre pouvait être une raison de ce drame.
Dans cette pièce, la jeune fille, non seulement n’est pas sacrifiée, mais elle trouve le grand amour. À de rares exceptions près, j’écris des histoires qui finissent bien, c’est pourquoi, comme pour Naaman, je me suis autorisé quelques licences par rapport à l’exactitude biblique. Toutefois, le lecteur pourra trouver une approche plus théologique de la question dans mon article intitulé : Jephté a-t-il brûlé sa fille ?
Jephthé retourna dans sa maison à Mitspa. Et voici, sa fille sortit au-devant de lui avec des tambourins et des danses. C’était son unique enfant ; il n’avait point de fils et point d’autre fille. Dès qu’il la vit, il déchira ses vêtements, et dit : Ah ! ma fille ! tu me jettes dans l’abattement, tu es au nombre de ceux qui me troublent ! J’ai fait un vœu à l’Éternel, et je ne puis le révoquer. Elle lui dit : mon père, si tu as fait un vœu à l’Éternel, traite-moi selon ce qui est sorti de ta bouche, maintenant que l’Éternel t’a vengé de tes ennemis, des fils d’Ammon. Et elle dit à son père : que ceci me soit accordé : laisse-moi libre pendant deux mois ! Je m’en irai, je descendrai dans les montagnes, et je pleurerai ma virginité avec mes compagnes. Il répondit : va ! Et il la laissa libre pour deux mois. Elle s’en alla avec ses compagnes, et elle pleura sa virginité sur les montagnes. Au bout des deux mois, elle revint vers son père, et il accomplit sur elle le vœu qu’il avait fait. Elle n’avait point connu d’homme. Dès lors s’établit en Israël la coutume que tous les ans les filles d’Israël s’en vont célébrer la fille de Jephthé, le Galaadite, quatre jours par année.
Juges 11.34/40
[1] Ou Jephthé.