Le Chemin des Philosophes (31)

Épilogue

Le réveil de Heidelberg, qui était pourtant bien remonté, s’arrêta de sonner avec le suicide d’Horace Dewyper. L’état de Baden-Wurtemberg envisage d’acheter la magnifique Samanthas Erweckungskirche afin de la transformer en galerie d’art contemporain.

Le marquis de Plogrov, redevenu monsieur Plogrov, s’est trouvé un emploi de clerc de notaire, en attendant d’ouvrir sa propre étude.

Appuyant les mains sur ses deux béquilles, la jeune reine convalescente, qui avait désiré souhaiter la bienvenue à Kamal Haji, son dernier protégé parisien, avait, du même coup, rassemblé tous ses amis, dans une atmosphère conviviale enveloppée de vapeurs de thé.

« Nous avons vécu des mois de lutte impitoyable et d’intense émotion. Il est temps pour moi de vous demander pardon, à vous tous que j’ai offensés dans mon aveuglement. Puisse cette heure de réconciliation être suivie d’un temps de repos : nous avons tant souffert ! Profitons de cette belle éclaircie qui succède à la tempête.

– Nous avons surtout besoin de vacances, répondit Félix Houareau. Vous êtes tous invités chez moi, dans mon île. J’ai là-bas une grande famille qui pourra vous accueillir. Quand ma petite reine sera prête à courir sur ses jambes, je lui ferai voir des endroits merveilleux dans les montagnes : le piton des Neiges, Mafate, Salazie, Cilaos… ou va mangé rougail socis, cari poulé, lé bon, mi di azot !

– Quant à moi, ajouta Périklès, il est temps que je pense à revendre ma Ferrari et ma propriété. Finalement, je l’aimais bien, ma petite maison. Il faut aussi que je commence à réparer le désordre que j’ai causé dans l’église. D’autre part, mes dernières vacances ont été un peu gâchées et cela me contrarie. Si ma reine le veut bien, j’aimerais retourner en Allemagne, quand vous serez revenus de la Réunion.

– Tu n’as pas besoin de ma permission.

– Et cette fois, j’emmènerai Hélèna, puisqu’elle est en meilleure santé. Je lui offrirai cette fameuse croisière sur le Rhin.

– Elle sera ravie.

– Je prendrai aussi ma palette et mes pinceaux. Je ne serai pas de retour avant d’avoir peint le chemin des Philosophes. »

›Châteaudun, le 9 novembre 2010

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© 2021 Lilianof

Publié par Lilianof

J’avais quatorze ans lorsque m’est venu le désir de devenir écrivain. Mais après l’adolescence, j’ai décidé de ne plus écrire. Ce n’est qu’après trente ans de silence que m’est venue l’idée d’une très courte comédie : « Un drôle d’héritage ». C’était reparti ! Après avoir été facteur dans l’Eure-et-Loir, je suis installé, depuis 2013, à Vieux-Condé, où je retrouve mes racines, étant petit-fils de mineur. La Bible et Molière sont mes livres de chevet.

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